Sevy Rol's

 

Enfant du Zaïre, né sous la dictature du « père de la nation » au début des années 80, il grandit à Kinshasa dans les ruelles et les avenues du pays fraichement décolonisé. Comme tous il se débrouille dans ce pays immense par sa superficie, ses richesses et ses difficultés d’y survivre ...

 

Ce pays est un vivier énorme de talents et la culture de la pratique musicale est presque innée. A l’époque, les radios, la télévision et les bars de quartiers vibrent au son de la célèbre rumba congolaise …

 

SEVY ROL’S a 13 ans, il commence le chant, d’abord le gospel, avec la chorale du quartier. C’est une révélation ! Très vite, la musique envahit sa vie, il commence à composer et écrire des textes en français et en lingala (langue de la République Démocratique du Congo), dirige des chorales, apprend la pratique de la guitare …

 

Cependant, SEVY ROL’S est issu d’une famille cultivée, passionnée par les études dites « sérieuses ». A Kinshasa, être musicien c’est se marginaliser, c’est être « un raté », c’est ne pas avoir pu assumer suivre des études, c’est ne pas avoir pu apprendre un métier. Pour toutes ces raisons, il est contraint de pratiquer son art en cachette, à l’abri des regards de ses proches.

 

Durant ses années de pratique musicale informelle, il peaufine la pratique du chant et de

l’instrument avec différents groupes allant du Hip-Hop à la Soul en passant par le Gospel.

Il vit mal cette double vie. Car à la maison, dans la rue, la musique est présente. Kinshasa transpire, vie et vibre aux rythmes de la rumba et du n’dombolo. Dans la chaleur moite de la capitale congolaise, SEVY ROL’S se contient mais garde au fond de son coeur ce désir de musique.

 

Suite à la chute du Maréchal Mobutu en 1997, le pays bascule dans une crise économique, politique et humanitaire sans précédent. En 1998 éclate la 2ème guerre du Congo. Les combats font rage dans tout le pays. La ville de Kinshasa est assiégée mais la vie s’organise. C’est dans ce climat d’affrontement et de terreur que SEVY ROL’S obtient son diplôme d’état qui est l’équivalent en France du baccalauréat.

 

Afin de continuer ses études et pour fuir les difficultés de son pays, sa famille l’envoi étudier en France, à Paris, à l’aube de ses 20 ans. Il est inscrit à l’Université de Paris VIII et y suit des cours de sociologie.

 

Parallèlement il découvre la culture musicale européenne, rencontre des musiciens français et donne des cours de musique dans une école associative. Avec eux, il fonde le groupe SAO. Ces mundélés (blancs en lingala) lui offrent un support musical original pour ses textes et compositions. Ensemble, ils partagent les codes, les cultures, SEVY ROL’S s’adapte : « Le but n’est pas de rejeter sa propre culture mais de la garder comme base et de l’ouvrir vers l’extérieur en utilisant les codes internationaux ».

 

Il quitte les études pour se consacrer pleinement à son art. Il a tout juste 23 ans, et vit déjà, tant bien que mal, de son activité. Il naîtra de cette union un album : Paris-Kinshasa. Il fera avec ce projet plus de 300 concerts en Europe et Afrique.